Le Bistrot des Serruriers

Mais qui se cache derrière ce bistrot du vieux-Nice, dont le nom, trop souvent galvaudé, retrouve enfin ses lettres de noblesse.

Les ingrédients sont à la fois évidents, tout au moins en apparence, mais redoutablement efficaces.

Commençons par le lieu à la décoration faussement simple, mais en y prêtant attention, chaque détail a été peaufiné au point qu’on a le sentiment de se retrouver dans ces bistrots parisiens qui ont fait le succès de la formule au siècle passé.

L’ardoise reprend les standards du modèle, mais derrière chaque intitulé qui semble commun, se cache une petite merveille. Une sorte de voyage dans le temps, quand “l’oeuf mayo” était une institution, et ceci n’est qu’un exemple.

A la base de chaque recette, il y a “Le Produit”, on l’oublie trop souvent, fruit d’une recherche qui semble pour beaucoup impensable, mais qui révèle le goût de chaque ingrédient, magnifié par le chef Endy sur des recettes originelles.

La conjonction de ces élements vous apporte une forme de jubilation quand vous vous rendez compte que chaque bouchée est un ravissement gustatif, malgré son apparente simplicité.

Je ne peux passer sous silence les desserts dont le choix est un vrai dilemme, l’île flottante est aussi bonne que celle que faisait ma grand mère (pardon mémé, mais ils ont du te piquer ta recette), la pêche melba est de très loin la meilleure qu’il m’ai été donné de déguster. Et je passe sur la mousse au chocolat et la tourte au Blettes, juste divine.

Un bel exploit pour ce nantais, de réaliser ce dessert niçois emblématique, sans le revisiter et lui faire perdre tout son charme.

Et comme si ce n’était pas suffisant, il y a le service dirigé par Léa, la charmante épouse du chef, qui a l’art et la manière de vous accueillir et de vous suivre tout au long du repas.

Pas de carte des vins, mais beaucoup mieux, en la personne de Kevin, le sommelier qui, non seulement connait sa sélection de manière redoutable mais devance vos attentes. Une jolie macération en provenance de Catalogne, tout dans la fraicheur et la complexité aromatique.

Si j’ajoute que cette petite rue est à l’abri des flots de touristes bruyants et en même temps à deux minutes de la place Rossetti, vous aurez vite compris que ce lieu va devenir la coqueluche des niçois, toute l’année.

Jolie terrasse en front de rue avec la petite charette à glaces, maisons cela s’entend, puisque jusqu’au pain tout est réalisé sur place.

Vous avez trouvé la réponse à ma question du début de cet article ? Et bien le Bistrot des Serruriers n’est autre que celui de l’hôtel du Couvent, installé dans la rue suivante.

Outre l’équipe dirigeante qui a permis la création de cette petite merveille hors du temps, il y a. les produits de la ferme Notre Dame, à Touët sur Var, les mêmes qu’au gastro et le regard bienveillant et attentif de Thomas Vetele, chef de cuisine au restaurant de l’hôtel.

On retrouve d’ailleurs l’esprit des palaces dans ce bistrot. Ce sens du service et cette recherche de l’aboutissement dans chaque chose. Cela en toute simplicité.

Alors bien sur je suis plus que séduit et pour tout dire déconcerté. Au fil du temps, on a perdu cette notion du bistrot de qualité qui permet à tout un chacun de déguster de belles recettes, savoureuses et parfaitement réalisées.

Retour vers un passé encore bien présent dans nos mémoires, en tout cas la mienne !

A noté, chaque midi, le plat du jours “solidaire” à prix libre (entre 12 & 20 €)

C’est un 20/20 pour ce bistrot hors normes qui réussi la gageure de respecter le concept originel tout en lui apportant rigueur et perfection.

Comme une évidence une place de choix, lui sera réservé dans le guide Escufignous 2025.

Merci pour votre accueil et bravo pour ce coup de Maître.

☎ 04 12 05 55 60 - 16 rue des Serruriers - 06300 Nice

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