Le Restaurant du Couvent

Dans un lieu confidentiel, cet ancien couvent fondé par les sœurs Clarisses en 1604, puis occupé par les Visitandines à partir de 1803 jusque dans les années 1980, a été ressuscité par Valéry Grégo, le fondateur du groupe hôtelier Perseus.

Mais bien plus qu’une rénovation, c’est animé par une inspiration que je qualifierai de “divine” qu’il. en a fait un lieu à nul autre pareil.

L’objet de cet article est consacré au restaurant éponyme, mais l’émotion est telle en pénétrant dans son enceinte qu’il eut été déplacé d’en faire abstraction.

Il. y a cette magie des lieux anciens, encore “habités” par leur mémoire, ce silence qui s’impose à leur pensée. Et puis la beauté du lieu, que même en temps que niçois je n’imaginais pas.

Aucune rénovation tonitruante qui aurait abimé son histoire. Le bon goût dans le respect de l’architecture du XVIIe siècle. Un joyau au sein du vieux-Nice qu’on pensait connaître.

Mais leur site vous en apprendra plus que mon article et je vous recommande de le visiter https://www.hotelducouvent.com/fr/

Venons en à l’objet de cet article, après avoir mérité “l’ascension” de la rue Rossetti dans la chaleur torride de cette soirée estivale, nous voilà récompensé.

Accueilli chaleureusement par Pierre Marie Ragon, directeur des opérations de l’établissement, au parcours impressionnant, c’est également le plaisir d’une rencontre d’un autre passionné en la personne de Thomas Vetele

Jeune chef émérite qui a quitté sa Bretagne natale, pour nous apporter son talent et sa rencontre magique avec la cuisine et les produits locaux.

Une personne d’une grande simplicité dont le regard pétillant vous en dit plus que tout discours.

Il a la chance de profiter non seulement des produits locaux dont on connait la richesse, mais de surcroit de disposer d’un potager leur dédié à Touët sur Var, la ferme Notre Dame.

Ainsi son potentiel créatif peut s’exprimer sans limites, ni contraintes, et ce fut le cas ce soir. Avec sur notre demande un menu découverte qui nous a plus qu’impressionné.

Je parlais de la qualité des produits, mais cela ne serait rien sans cette parfaite maitrise et exécution de recettes qui ne cherchent pas à tout bouleverser. Bien au contraire on est dans l’authenticité. et le respect du produit.

Les cuissons sont justes parfaites et les associations intelligentes et remarquables. D’une simple tomate dans son eau accompagnée de supions tendres et savoureux on se met à redécouvrir la richesse aromatique de ce fruit de saison.

L’une après l’autre, les assiettes se suivent comme de belles découvertes. Une mention spéciales aux Gamberis dont la fraicheur le disputait à une cuisson parfaite, nacrées comme il se doit pour en préserver la saveur et la tendreté.

Le farci revisité donnait une leçon à bien des recettes locales, un poivron grillé renfermant un mélange, secret du chef, oh combien savoureux.

Pour terminer en apothéose, un assortiment de desserts dans cet esprit entre tradition et modernité. Le riz au lait (en réalité de petites pâtes) était arrosé par un caramel au beurre salé (plaisant clin d’oeil à sa région)

Mais un tel repas ne pouvait prendre toute sa dimension sans être accompagné de boissons à sa mesure. De l’apéritif dont l’excellent champagne, servi à la coupe, était une belle alternative aux cocktails maison,, à la carte des vins, natures il faut le souligner.

Le sommelier nous a révélé quelques flacons vraiment intéressants, tel ce vin de Campanie (Italie), à la macération délicate révélant tous ses arômes et sa complexité dans ce millésime 2019, parfaitement à maturité.

Alors que dire de cette découverte à laquelle nous ne nous attendions pas ? Et si c’était le coin de Paradis, ancien couvent oblige, auquel on aspirait !

C’est bien mon sentiment, un lieu confidentiel, loin de la fureur de la vieille-ville. Un livre ouvert sur une histoire de plusieurs siècles, ce respect des traditions, cette quiétude.

L’accueil inimitable des grandes maisons et cette cuisine d’émotion, tout dans la simplicité, mais avec quel brio.

Un grand coup de chapeau aux nombreux acteurs de cette réussite, à la gentillesse inée et au professionalisme remarquable.

Comme une évidence, nous réservons une place de choix à cet établissement dans le guide Escufignous 2025 qui fêtera ainsi ses 10 ans d’existence.

En attendant de découvrir le bistrot et la guinguette, autres choix intelligents de la direction.

J’allais oublié, ce qui du coup m’a semblé secondaire, les tarifs sont très raisonnables pour ce niveau de qualité, d’environnement et d’accueil.

Un coup de coeur qui nous a fait passer une soirée inoubliable.

☎ 04 12 05 55 60 - 1 rue Honoré Ugo - 06300 Nice

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